Le code d’éthique des hackers de Levy

Le code d’éthique de Steven Levy dans sa publication de 1984 intitulée Hackers : Heroes of the Computer Revolution, ce dernier fait état de 7 énoncés, constituant une base commune. Dans ce billet, nous regarderons comment ces hackers se distinguent de la culture dominante.

Vous devez obéir à l’impératif de la pratique : l’accès aux outils qui permettent de comprendre le fonctionnement du monde devrait être total et illimité.

Dans la culture dominante, les gens sont peu ou pas du tout intéressé à comprendre le fonctionnement des objets ou des systèmes qui nous entourent. Prenons la voiture ou l’ordinateur : la plupart des gens adoptent plutôt la philosophie du « déplacement du point A au point B ».

 

Toute information devrait être libre et gratuite.

Ce n’est évidemment pas une préoccupation de la majorité des gens. La notion de open source commence à faire son chemin et rejoindre des gens qui ne sont pas du monde des hackers et du développement informatique, mais ces gens ne font pas encore la différence entre le open source et les 4 libertés fondamentales des logiciels libres (à ne pas confondre avec les 4 libertés du président Roosevelt, datant de 1941).

Méfiez-vous de l’autorité et faites la promotion de la décentralisation.

Je suis peu surpris d’un tel énoncé datant de 1984. Cette inquiétude des hackers était probablement justifiée à l’époque et l’est toujours en 2020. En effet, à partir du moment où l’opacité de certains systèmes tombe (grâce à la rétro-ingénierie, entre autres), on comprend que les principes de libertés sont parfois incompatibles avec le modèle centralisé des entreprises du big four. De plus en plus, cet enjeu se retrouve dans les discussions dans la culture dominante.

Les hackers devraient être évalués par leurs actions et non par des critères factices comme les diplômes, l’âge, l’origine ethnique ou la position hiérarchique.

En effet, ce qui définit un hacker est plutôt « façon de réfléchir» et ses « stratégies cognitives ».*

* https://spip.teluq.ca/inf6107/spip.php?article65&rubrique11

Un hacker peut donc être issu de différents milieux.

Vous pouvez créer de l’art et de la beauté avec un ordinateur.

Ce n’est pas une opinion partagée dans la culture dominante. L’ordinateur est souvent plutôt vu comme un outil, voire un mal nécessaire, puisque de plus en plus d’information est accessible seulement par le web.

Les ordinateurs peuvent améliorer vos vies.

Cet énoncé n’a pas la même interprétation selon l’époque. Au début de l’internet, on aurait dit que c’est grâce à l’accès à l’information et aux connaissances. À l’ère du web social, on aurait dit que nos vies sont améliorées grâce aux rapprochements, au partage et à la création de nouvelles communautés. En 2020, ces mêmes ordinateurs peuvent améliorer nos vies grâce, entre autres, à l’intelligence artificielle, qui peut nous aider dans notre organisation, prise de décision.

Je pense que cet énoncé serait accepté et reconnu dans la culture dominante.

Comme la lampe d’Aladin, l’ordinateur peut vous obéir au doigt et à l’œil.

Cet énoncé est endossé par probablement 100% des programmeurs et des hackers, qui comprennent comment « ça se passe » dans l’ordinateur. Pour le commun des mortels et dans la culture dominante, cette puissance est souvent inaccessible et considérée comme étant dans les mains du big four.

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